Après 25 ans d’exercice libéral à Bordeaux, j’ai éprouvé le besoin de changer d’activité, avec une envie de travailler en équipe pluridisciplinaire et d’explorer de nouveaux aspects de l’exercice de la médecine.
La médecine thermale m’a permis d’associer mon changement d’activité professionnelle à un changement de mode de vie, pour un environnement plus écologique.
Ayant fait de l’enseignement à l’université de Bordeaux pendant 17 ans, je suis attachée à une médecine par les preuves.
En me documentant sur la médecine thermale, et en assistant aux réunions de la société française de médecine thermale, j’ai découvert l’AFRETH (Association Française pour la Recherche Thermale) et ses nombreux programmes de recherche, qui ont renforcé mon intérêt pour le thermalisme.
Pour en savoir plus, je recommande l’ouvrage des Professeurs Christian Roques et Patrice Queneau : «La médecine thermale. Données scientifiques. » à tout médecin qui souhaite se documenter sur la médecine thermale du 21e siècle.
L’inscription au DIU de Pratique Médicale en Station Thermale, puis à la Capacité d’Hydrologie et de Climatologie Médicales m’a permis de me former et de découvrir le vaste éventail des spécialités de la médecine thermale.
La climatologie étant devenu un enjeu majeur de nos sociétés, cet enseignement déborde largement le cadre professionnel, pour nous documenter sur des données environnementales plus globales et leurs répercussions sur la santé.
Mon parcours de médecin généraliste pratiquant la mésothérapie, la nutrition, la micronutrition et les thérapies cognitives et comportementales, s’est toujours inscrit dans une optique de prévention et de prise en charge globale du patient.
J’ai donc été sensible au fait que les soins thermaux agissent au delà des soins eux-mêmes, par la façon dont ils sont dispensés, en associant :
- les propriétés chimiques;
- et physiques (chaleur, pression hydrostatique) de l’eau thermale et de ses dérivés (vapeurs thermales, gaz thermaux, … );
- les techniques de soins;
- les effets chronobiologiques liés à la répétition quotidienne des soins pendant 3 semaines;
- la modification du rythme de vie avec relaxation, repos et/ou remobilisation;
- la dynamique de groupe;
- l’information éducative sur tous les aspects.
Concernant la patientèle de médecine thermale, j’ai rencontré des patients actifs et volontaires, désireux de s’impliquer dans les protocoles de soins et les programmes d’ETP qui leur sont proposés; ce qui crée une dynamique de soin très satisfaisante pour le médecin.
Contrairement à mon idée initiale, j’ai découvert que la médecine thermale, n’était pas une médecine de confort; mais une pratique médicale à part entière, à la fois préventive et curative, avec ses contre-indications et ses effets secondaires.
Pour un médecin, il y a une véritable satisfaction à voir évoluer des patients sur le plan fonctionnel et antalgique, sur un temps court (3 semaines de cure), mais également au fil des années et des cures successives.
Les centres de cure thermale sont très accueillants et facilitent l’installation des médecins thermaux, dans la mesure où ces médecins sont trop rares.
Pour ma part, je ne regrette qu’une seule chose, c’est de ne pas avoir fait cette reconversion plus tôt.
Françoise George.